Daumesnil - 136 logements, Paris
  • Année
    2025
  • Lieu
    Paris
  • Client
    ICF Habitat
  • Programme
    L2 = 55 logements L7 = 78 logements
  • Type
    Concours lauréat
  • Surface
    8325 m² SHAB
  • Architecte
    Clément Vergély Architectes mandataire
  • associés
    Béal et Blanckaert architectes

Les deux bâtiments font front face aux rails. Leur façade épaisse en brique et en métal forme une double peau pérenne et protectrice face aux nuisances ferroviaires. Elle offre aux habitants un espace extérieur d’accueil, propice à l’appropriation et à la végétalisation des jardins d’hiver. Cette peau protège une structure en matériaux biosourcés, essentiellement composée de planchers et de voiles (parois?) en bois, articulés par une ossature de béton bas carbone réduit à son utilisation minimum. Les deux édifices s’insèrent dans ce nouveau complexe urbain à l’identité ferroviaire forte et assumée, formant un trait d’union entre un passé historique marquant, et une mise en œuvre constructive contemporaine, soucieuse des enjeux de notre siècle. Alors, une nouvelle façon d’habiter se développe sur ce tènement ferroviaire, au cœur du XIIe arrondissement de Paris.


« LES MESSAGERIES » L2 ET L7 
Peu après l’ouverture de l’embarcadère de Lyon en 1850, les premiers ateliers de réparation de matériel et de construction de locomotives sont implantés sur cet ancien terrain agricole. 
Le secteur Gare de Lyon Daumesnil est délimité par les rues de Rambouillet, des Charolais, le boulevard de Bercy et le faisceau ferré Paris Sud Est. 
À la suite de l’agrandissement de la gare dans les années 30, les bâtiments des messageries et du tri postal sont construit sur le même site. 
Une longue histoire industrielle donne aujourd’hui à ce site patrimonial une forte identité. Fabriqué de briques et de fer, les bâtiments encore présents sur ces terrains témoignent de cet héritage industriel. 

L’économie de matière est un principe structurant du projet. Les plans des logements sont organisés de manière à utiliser le minimum de points porteurs grâce à une trame régulière de 3,5m. Cette trame régulière permet une certaine rationalité de la construction en offrant une réelle évolutivité des logements. Les plans sont simples, clairs, et ne figent pas une répartition définitive des typologies. 
Le principe constructif pour les deux immeubles est de réaliser tous les planchers en bois. Les façades en revanche sont tramées par des poteaux en béton bas carbone afin de mettre en œuvre de la brique massive comme identité et caractère du lieu. Ces briques de couleur claire dialoguent alors avec l’histoire de ce site dans une continuité urbaine. Elles sont un matériau pérenne et facile d’entretien. La massivité « des formes construites » nous semble ici pertinente. 
Le second matériau commun aux deux projets parle également du passé industriel du quartier. Une réinterprétation des structures métalliques de la gare et des ateliers des messageries est présentée côté rails face au jardin public. Les encadrements des baies, des linteaux et allèges sont formés de fers verticaux et horizontaux dans une écriture sobre et lisible. 
Une double peau continue fabrique alors un tampon thermique et acoustique entre l’intérieur et l’extérieur des logements. Ce sont des jardins d’hivers tempérés et plantés qui répondent au jardin du Charolais. 
Le lot L7 en proue du quartier présente des hauteurs variées pour offrir des vues plus lointaines aux logements de la rue Jorge Semprun. 
C’est un immeuble de forme triangulaire avec une cour centrale plantée. Cette disposition permet à tous les logements de bénéficier de plus de lumière naturelle. C’est un lieu particulier par lequel on passe avant de rentrer chez soi, un lieu qui permet une circulation de l’air à travers les appartements. L’accès aux halls d’entrée qui sont traversant et ouverts sur le parc, se fait alors par cette cour plantée. 
Le Lot L2, dans une situation différente entre dans la continuité du front urbain nouvellement créé sur le parc, et dans le prolongement de l’immeuble de bureau encadré des rues Jorge Semprun et Gertrude Stein.

L’immeuble conjugue ces deux particularités et deux écritures, en dressant d’une part un pignon singulier de jardins d’hiver sur le parc, tandis que ses façades latérales présentent une articulation caractéristique faite d’alternance de loggias et de fenêtres d’angle prenant des vues ensoleillées vers le Parc. 
Les projets présentés tentent de poursuivre une certaine histoire des lieux. Depuis l’espace public comme depuis les espaces intérieurs, le caractère et l’atmosphère qui se dégage des nouveaux édifices font le lien avec ce qui est déjà là.