Jean Bart, Lille
  • Année
    2016
  • Lieu
    Lille (59)
  • Client
    Eiffage - Sofim
  • Programme
    commerces - activités - hôtel - logements - espace d'exposition - salle de sport - pôle médical
  • Type
    concours – projet non lauréat
  • Budget
    33 M€.HT
  • Surface
    18000 m² sdp
  • Architecte
    Béal Blanckaert
  • associés
    Architecten de vylder vinck taillieu
  • Collaborateurs
    M.Favier - H.Vernier - E.Calliau - N.Gourcerol

Nous proposons  une ouverture et une réflexion conjointe, sur ce projet, à partir de sept paradoxes.

1 – Cours / Jardins

L’architecture des bâtiments n’est pas simplement une architecture des bâtiments. C’est aussi bien l’architecture des espaces entre les bâtiments. Les bâtiments et l’espace entre les deux. L’ensemble crée l’architecture.

Prendre cette ambition comme leitmotiv n’est pas une ambition déplacée pour l’approche de l’ensemble.

Cours et jardins; et des variantes parmi tant d’autres, tant d’autres variantes parmi elles; mais l’idée de la cour et du jardin fait que ces espaces libres entre les bâtiments pourront chacun trouver leur identité. Non seulement par leurs emplacements ou leurs orientations mais aussi par l’expression singulière que pourront avoir ces espaces libres.

2 - Pavillon / Corps du bâtiment

L’architecture de ces bâtiments se donne à lire comme un corps avec des bras en cadence avec des petits tours (les pavillons), à chaque fois là où le bras tourne à l’angle ou à mi- longueur.

C’est une leçon sur l’échelle. Comment don­ner une échelle par des petites échelles – les bras et les tours – à un grand ensemble – le corps et ses bras.

C’est une inspiration : comment donner une échelle à ce futur ensemble, qui sera proba­blement aussi un corps étendu, avec des élé­ments, des ensembles plus petits le long de ce nouvel ensemble ?

3 - Avant/Arrière

L’architecture des bâtiments n’est pas seulement une architecture de façades mais aussi une architecture de l’intérieur. L’ambition est de respecter en effet certains intérieurs des bâtiments existants et de mobiliser et engager ces intérieurs en témoignage d’estime dans l’ensemble.

En même temps on peut comprendre que certains intérieurs montrent trop peu ce qu’ils valent ou comprendre que certains intérieurs devront disparaître dans le cadre de l’ambi­tion du futur. Si ces intérieurs n’ont pas déjà disparu.

Ceci peut être regretté. Cela peut être aussi une chance.

Et si une façade arrière existante pouvait faire partie du nouvel ensemble. Et si l’espace entre la façade arrière initiale et celle de devant pou­vait devenir un espace libre.

4 – Plečnik / Rossi

Si Aldo Rossi représente l’architecture du corps; alors J. Plečnik représente l’architecture de diversité.Pleçnik redonne une autre échelle au château à Prague par quelques petites interventions qui suivant l’observation à la fois sont invisibles ou se sont cachées dans l’architecture, ou à un autre moment se montrent comme des détails somptueux dans un style non défini et avec une identité volontaire.Si ce château était Aldo Rossi – il l’est encore trop peu – alors le décor et une certaine simplicité intense pourront devenir le leitmotiv pour l’ensemble futur.Pleçnik jouera le bouffon par ses détails et sa dynamique de la ville. Tant dis que Aldo Rossi représentera le décor pour la ville éternelle classique.Le corps Rossi. Les tours Pleçnik.

5 – Alexandre / Gehl

Si on parle de Pleçnik alors il faut aussi parler de Christopher Alexandre et de Jan Gehl. Puisque se prononcer de l’échelle et de détail veut dire se prononcer à propos de l’homme et de la nature.

La nature de la ville existe dans les espaces intermédiaires entre les bâtiments. Dans une vraie ville les échelles de ces espaces intermé­diaires sont très différenciées. Incroyablement diverse. Tellement diverse de même dans sa perception. Ses lumières, ses perspectives et ses séquences; publiques et intimes; en tant d’autres paradoxes.

Mais n’importe comment, à chaque fois l’hu­main en est témoin. Christopher Alexandre décrit les bâtiments vivants. Leurs détails; les angles et les côtés; leurs représentations ou leurs petites personnalités. Mais à chaque fois en représentant la visualisation de l’homme. Jan Gehl décrit l’homme dans la ville. A chaque fois en représentant les abords/l’environnement.

6 – Soane / Nolli

Si on parle de la ville comme espace entre les bâtiments; par le biais de Alexander et Gehl; on parle aussi de Giambattista Nolli.Le dessin de Rome de G. Nolli nous apprend que la ville existe aussi bien par ces espaces entre les bâtiments que par ces espaces dans les bâtiments. Des grands ensembles entourent des grands espaces extérieurs aussi bien qu’ils enferment, enclavent ou entourent des grands espaces dans leurs intérieurs. La ville est une cascade de grands espaces entre des bâtiments jusqu’à dans ces bâtiments. La ville se promène entre et dans les bâtiments.De cette conscience Sir John Soane crée un plaisir de vivre. Le plan pour la banque de l’Angleterre se lit comme une variante optimiste du plan de Rome de G. Nolli.De même Sir John Soane partage avec Pleçnik le plaisir du détail et de l’idée de style au plus tôt l’idée de fêter les styles comme la vraie vie de la ville. Toujours changeante, toujours surprenante, toujours d’autant plus.

7 – Jean / Bart

Jean Bart a beaucoup de potentiel. Son patrimoine, ses chances futures. C’est un paradoxe. Un paradoxe engageant. On peut donner de suite un contenu à ce paradoxe: le passé envers le futur.

Cependant le paradoxe doit être nuancé. Il représente beaucoup plus de chances et d’am­bitions. Les 7 paradoxes comme décrits ci-des­sus donnent tant d’autres ambitions possibles Le simple paradoxe du passé et du futur peut contenir tant d’autres ambitions grâce aux 7 paradoxes décrits ci-dessus.

Sir John Soane comme simple transcription et imagination de G Nolli. Alexander et Gehl comme les habitants de cette ville vivante; Ple­çnik comme le bouffon de l’histoire; A. Rossi comme l’écrivain de l’histoire future. Et nous comme passeurs de cette nouvelle histoire.

Tout cela dans une simple composition :

Cours et Jardins. Corps et Pavillons.