Le projet de réhabilitation des anciens bureaux de la cristallerie d’Arques est enthousiasmant à plus d’un titre. Il doit à la fois répondre aux attendus du programme, et satisfaire le plaisir spatial des utilisateurs. A cet effet, notre conception repose sur 2 idées fondatrices : Tout d’abord, le budget et le temps très court induisent de conserver au maximum les structures existantes, en les valorisant. Ici, les atouts des édifices préservés servent de guide. Les murs structurels fixent les lieux, les charpentes révélées qualifient les espaces, les toitures neuves laissent pénétrer la lumière, tandis que les façades rénovées stimulent le dialogue sensible.  Le bâtiment de la cristallerie fonctionne tel un palimpseste. Il se dessine comme une couche supplémentaire apportant de nouveaux usages et une nouvelle image. Notre projet s’approprie l’existant ; il valorise le patrimoine, tout en basculant avec conviction dans la modernité. Ainsi, depuis la ville, de nouveaux signes distinguent l’équipement : deux belles lucarnes contemporaines se détachent sur le ciel. Tout en même temps, l’édifice « capte » la ville et « irradie » de sa présence : c’est un projet « émanant ».   D’autre part, nous souhaitons traduire spatialement les valeurs de partage induites par la ruche et le centre d’affaires : plus qu’une mutualisation des services, c’est bien un « sentiment d’appartenance collective » que nous voulons installer avec évidence. A cet effet, nous étendons la scénographie suggérée pour le bureau de M. Durand  à l’ensemble des espaces ouverts communs. Nous convoquons la métaphore d’un cristal facetté, de verre et d’inox, déployé à l’escalier, aux meubles et aux vitrines. Ces dernières exposeront tous types de travaux, des entreprises hébergées comme de la cristallerie. « Révé-lateur du dynamisme local » et « mémoire des lieux », le « cristal » traverse le projet et lui confère sa nouvelle identité. Sur le plan fonctionnel, nous avons retenu les options suivantes: •           La ruche d’entreprises aux rdc et premier niveau, tandis que le centre d’affaires se glisse sous les charpentes. •           Une organisation rationnelle des plateaux de bureaux, tramés régulièrement, favorisant  les cloisonnements et les modularités. •           Des communications verticales généreuses, au travers de doubles ou triple hauteurs, favorisant les regards croisés et les synergies possibles. •           Une organisation hyper lisible des plans. Plutôt qu’une dispersion, un ordre fort : les espaces de bureaux au nord, pour profiter des meilleures conditions thermiques et lumineuses ; les espaces communs au sud, en lien avec la ville. •           Des espaces de distribution amples, systématiquement baignés de lumière naturelle, propices aux rencontres informelles et aux échanges. •           Ainsi que des choix techniques raisonnés : isolation thermique renforcée, qualité et traitement de l’air, mode de chauffage, etc… les précisions utiles sont décrites au mémoire technique.   En conclusion, le projet est conçu dans une approche architecturale, économique, fonctionnelle et poétique.