lycée des pays de condée, Condé sur l'Escaut
  • Année
    2003
  • Lieu
    Condé sur l'Escaut (59)
  • Client
    Conseil Régional
  • Programme
    Lycée général et technique
  • Type
    concours - projet non lauréat - 1er ex aequo
  • Budget
    30 000 000 € HT
  • Surface
    9 900 m2
  • Architecte
    Béal Blanckaert
  • associés
    B. Bassez
  • Cotraitants
    Projex

La reconstruction en un lieu des deux lycées du Pays de Condé, est un acte majeur de l’intercommunalité. C’est aussi l’occasion de restructurer ce quartier qui au fil du temps a vu se concentrer des établissements d’enseignement de sports et de loisirs, dans un ordonnancement un peu aléatoire.

La lecture approfondie du site, la compréhension de ses morphologies paysagères et bâties, l’observation des rythmes de vie dans ce quartier, ont mis en évidence l’absence cruelle d’un espace public de rencontre et de mise en scène des équipements existants.

L’idée d’un grand mail piéton, fédérateur de ces institutions et révélateur de leur statut public, s’est imposée comme le fondement et la règle première dans la conception du projet.

L’alternance d’éléments construits et de fragments de nature, nous a conduit à rechercher en vis à vis du futur stade, une première respiration entre la ceinture que représente l’ancien cavalier des Mines et le nouvel établissement.

Cet objectif nous permettait aussi de contenir le programme dans une enveloppe et un gabarit en cohérence avec le site. Cette règle assure à l’édifice une juste dimension, adaptée à l’échelle du quartier.

Le projet, tout en exprimant son unité, son intégrité, n’apparaît pas comme une masse écrasant son immédiat voisinage, ni comme une fragmentation proliférante et dévorant le territoire.

La deuxième règle trouve son origine dans la nature même du programme : construire les lieux d’activité et de vie d’une société de 2000 âmes, une petite ville en quelque sorte.

Cette réalité nous amène à penser l’espace en terme de flux, de communication, de promenade, de vues plus qu’en terme de bâtiments. Il s’agit d’organiser un tissu urbain fait de lieux de rencontre, de détente, sur lesquels s’articulent les diverses entités.

Cette démarche exclut toute hiérarchie formelle à priori qui ne trouverait pas sa raison dans les  attendus d’un programme clairement exprimé.

C’est un dispositif spatial plus qu’un ordonnancement qui s’installe en une polynucléarité équilibrée dans laquelle le rapport entre les pleins et les vides est en harmonie.  Aucune des composantes du lycée ne se trouve à l’écart ou dans une position moins favorable qu’une autre. Toutes s’organisent dans des relations de proximité avec les pôles de ressources et par des communications aisées entre elles.

C’est une forme d’urbanité dans laquelle les quartiers autour du centre ont tous leurs vertus. Les pôles de ressources ( administration, CDI, foyers, restaurant…) sont immédiatement perceptibles et d’accès directs.

La spatialité qui en résulte se traduit par une multiplicité des lieux qui s’enchaînent par des ruelles généreuses, autant de promenades entre jardins et corps de bâtiments.

La compacité de l’établissement n’est qu’apparente, traversée de patios, jardins intérieurs. Ce sont des lieux de lumière de multiplicité où chaque composante prend sa place en toute autonomie. Ce sont des lieux de respiration, des espaces de souplesse qui autoriseront sans entrave les évolutions nécessaires au  temps.

Le parvis d’entrée se glisse sous le bâtiment qui, par ses encorbellements, offre un abri de 1 500 m ² baigné de lumière naturelle. Un bassin définit une limite entre le mail et l’établissement, à l’image des canaux qui s’inscrivent dans les vestiges des fortifications de Condé.

Un jardin bas ou parc est créé et sur lequel foyer, administration, internat, demi-pension s’ouvrent. Des jardins hauts sont constitués par des terrasses en couverture des ateliers s’inspirant de l’architecture des fortifications. C’est une réminiscence, une évocation de ces lieux fascinants qui caractérisent la ville de Condé.

Par l’utilisation de matériaux assurant sa sérénité et sa simplicité formelle, l’écriture architecturale ne se pose pas dans des termes de narration ou d’expressionnisme quelconque. Elle est simplement la résultante des contenus des lieux que ce projet abrite, dans une modernité classique et un réel souci d’intemporalité. L’ambition de ce projet réside aussi dans sa conception originale qui prend sa source dans les réalités du site et l’essence du programme pédagogique.