Le programme du Viaduc Le Corbusier est d’assurer la liaison entre le centre ville et les faubourgs à travers le place majeure d’Euralille. Ce lien aérien doit aussi laisser librement couler, au-dessous, l’espace de cette place depuis le sud jusqu’au parc qui la prolonge au nord.

Dès lors, il nous est apparu qu’il s’imposait que le viaduc ne constitue en aucune manière une frontière physique et formelle, mais devienne une « rue en l’air » alourdie au minimum de contact avec le sol et dotée de la finesse et la légèreté les plus grandes possibles. L’ouvrage est imaginé comme un ruban tendu d’un seul tenant entre les deux rives, posé sur la pointe d’arcs allongés élancés qui émergent de la place basse, perpendiculairement à la trajectoire du pont, et bombant leur dos pour un appui presque immatériel des tabliers.

La sensation d’apesanteur de l’ouvrage est rendue possible par une optimisation des structures : finesse des tabliers, report des descentes de charges en dehors de l’emprise du viaduc au moyen des arcs, liaisons ténues entre arcs et tabliers.

Faire d’un ouvrage d’art un lieu de vie et un moyen d’intégration mieux qu’utilitaire à la ville neuve, ne va pas sans faire découvrir aux utilisateurs la beauté de la performance technique. C’est pourquoi la conception du viaduc se veut audacieuse, simple et lisible.